ICC Chief Prosecutor’s statement on seeking authorisation to resume investigations in the Situation in Afghanistan
Today, I filed an application for an expedited order before Pre-Trial Chamber II of the International Criminal Court (“ICC” or the “Court”) seeking authorisation for my Office to resume its investigation in the Situation in the Islamic Republic of Afghanistan (“Afghanistan”). On 5 March 2020, the ICC’s Appeals Chamber authorised my Office to investigate alleged atrocity crimes committed within the context of the Afghanistan situation since 1 July 2002. On 26 March 2020, the Government of Afghanistan requested, pursuant to article 18(2) of the Rome Statute, that the Prosecutor defers the investigation into the Afghanistan Situation to the Afghan national authorities. My Office thereafter deferred its investigations as required by the Statute, whilst considering Afghanistan’s request. We proceeded to engage with the Afghan authorities, mindful of the principle of complementarity, with a view to potentially sharing the burden of the investigation in order to enhance accountability for the victims and affected communities. I take this opportunity to commend the Government of Afghanistan’s constructive engagement with the Office and its efforts, prior to 15 August 2021, which were aimed at discharging its Rome Statute obligations. Recent developments in Afghanistan and the change in the national authorities, represent a significant change of circumstances with import for our ongoing assessment of the deferral request. After reviewing matters carefully, I have reached the conclusion that, at this time, there is no longer the prospect of genuine and effective domestic investigations into Article 5 crimes within Afghanistan. It is this finding that has necessitated the present application. This is not to suggest that there can never be any prospect of adequate and effective proceedings in Afghanistan, carried out by State authorities in compliance with the Statute. They are not, however, available in Afghanistan at this time. I remain willing to constructively engage with national authorities in accordance with the principle of complementarity. In preparing to resume my investigation, if authorisation is granted, I am cognizant of the limited resources available to my Office relative to the scale and nature of crimes within the jurisdiction of the Court that are being or have been committed in various parts of the world. I have therefore decided to focus my Office’s investigations in Afghanistan on crimes allegedly committed by the Taliban and the Islamic State – Khorasan Province (“IS-K”) and to deprioritise other aspects of this investigation. The gravity, scale and continuing nature of alleged crimes by the Taliban and the Islamic State, which include allegations of indiscriminate attacks on civilians, targeted extrajudicial executions, persecution of women and girls, crimes against children and other crimes affecting the civilian population at large, demand focus and proper resources from my Office, if we are to construct credible cases capable of being proved beyond reasonable doubt in the courtroom. In making the determination to prioritise crimes by IS-K, as well as the Taliban, I recall the United Nations Security Council’s recent condemnation of “the deplorable attacks of August 26, 2021, near Hamid Karzai International Airport in Kabul, Afghanistan, which were claimed by the Islamic State in Khorasan Province”, and further note that the Council has, in multiple resolutions, deemed that the terrorist activities of the Islamic State constitute a global threat to international peace and security. In relation to those aspects of the investigation that have not been prioritised, my Office will remain alive to its evidence preservation responsibilities, to the extent they arise, and promote accountability efforts within the framework of the principle of complementarity. In my statement of 17 August 2021 regarding the Situation in Afghanistan, I expressed my deep concern over allegations of ongoing crimes within the Court’s jurisdiction, and I remain committed to deploying the appropriate and available resources at my disposal to ensure independent and impartial investigations. Victims and survivors in Afghanistan deserve no less. I also take this opportunity to recall that just a few days ago, on 22 September 2021, we marked the United Nations International Day of Peace, an annual day of global ceasefire and non-violence. As I write this statement, crimes continue to be committed by various state and non-state actors in various parts of the world. My Office will endeavour to fulfil its mandate by prioritizing cases based on various factors, including the gravity and scale of the alleged crimes, in light of the resources available to us. Regardless of resources, all parties to any conflict, and all actors should be left in no doubt that under both the Rome Statute and customary international law, there is no statute of limitations for war crimes or crimes against humanity. These odious and criminal acts should stop immediately and investigations commence to vindicate the principles that were established 75 years ago in Nuremberg, and to honour humanity’s basic responsibilities to itself. Source: Office of the Prosecutor | OTPNewsDesk@icc-cpi.int Déclaration : 27.09.2021 Déclaration du Procureur de la Cour pénale internationale, Karim A. A. Khan QC, après avoir demandé aux juges, en vertu de l’article 18 2, de statuer dans les meilleurs délais sur sa demande d’autorisation de reprise des travaux d’enquête dans la situation en Afghanistan Aujourd’hui, j’ai demandé aux juges de la Chambre préliminaire II de la Cour pénale internationale (la « CPI » ou la « Cour ») de statuer dans les meilleurs délais sur ma demande d’autorisation de reprise des travaux d’enquête par mon Bureau dans la situation en République islamique d’Afghanistan (« Afghanistan »). Le 5 mars 2020, la Chambre d’appel de la CPI a autorisé mon Bureau à enquêter sur les atrocités qui auraient été commises dans le contexte de la situation en Afghanistan depuis le 1er juillet 2002. Le 26 mars 2020, le Gouvernement afghan a demandé au Procureur, en vertu de l’article 18-2 du Statut de Rome, de déférer le soin de l’enquête sur la situation en Afghanistan aux autorités nationales afghanes. Mon Bureau a alors décidé de surseoir à son enquête comme le prévoit le Statut, tout en examinant la demande de ce pays. Guidés par le principe de complémentarité, nous avons noué un dialogue avec les autorités afghanes, en vue d’unir éventuellement nos efforts pour mener les enquêtes qui s’imposent afin de rendre justice aux victimes et aux communautés touchées. Je saisis cette occasion pour saluer la contribution du Gouvernement afghan aux efforts déployés par le Bureau en vue de s’acquitter des obligations que lui confèrent le Statut de Rome et les échanges constructifs qu’il a noués avec lui pendant la période qui a précédé le 15 août 2021. L’évolution récente de la situation politique en Afghanistan et le changement de régime qu’a connu le pays ont eu de profondes répercussions sur notre examen actuel de la demande de sursis à enquêter. Au terme d’une analyse minutieuse, j’ai conclu qu’au vu des circonstances actuelles, la perspective de voir les autorités nationales mener à bien de véritables enquêtes sur les crimes relevant de l’article 5 commis en Afghanistan s’était refermée. C’est ce constat qui a motivé la présente demande. Mon propos n’est pas d’écarter toute perspective de procédure judiciaire en bonne et due forme qui pourrait être menée un jour en Afghanistan par les autorités nationales conformément au Statut. Pour l’heure, cette perspective n’existe tout simplement pas dans ce pays. Je reste malgré tout disposé à nouer un dialogue constructif avec les autorités nationales, conformément au principe de complémentarité. Alors que mon Bureau se prépare à reprendre son enquête, dans l’attente de l’autorisation des juges, je suis conscient des ressources limitées dont il dispose face à l’ampleur et à la nature des crimes relevant de la compétence de la Cour qui ont été commis ou sont commis à l’heure actuelle à travers le monde. J’ai donc décidé d’axer les enquêtes de mon Bureau en Afghanistan sur les crimes qui auraient été commis par les Talibans et l’État islamique de la province du Khorasan, au détriment d’autres aspects de l’enquête. La gravité, l’ampleur et la nature des crimes qu’auraient commis ou que commettraient les Talibans et l’État islamique, notamment les allégations faisant état d’attaques aveugles contre des civils, d’exécutions extrajudiciaires ciblées, de persécutions à l’égard des femmes et jeunes filles, de crimes commis contre les enfants ainsi que d’autres crimes touchant la population civile dans son ensemble, exigent l’attention de mon Bureau et le déploiement de ressources adéquates afin de bâtir des dossiers solides et de prouver la culpabilité des accusés à l’audience au-delà de tout doute raisonnable. La présente décision consistant à accorder la priorité aux crimes commis par l’État islamique de la province du Khorasan et par les Talibans intervient après la récente condamnation par le Conseil de sécurité de l’ONU « des attaques déplorables perpétrées près de l’aéroport international Hamid Karzai, à Kaboul (Afghanistan), le 26 août 2021 […] revendiquées par l’État islamique de la province du Khorassan ». Je rappelle en outre que le Conseil de sécurité a qualifié les activités terroristes de l’État islamique de menace mondiale pour la paix et la sécurité internationales dans plusieurs de ses résolutions. Pour ce qui est des aspects de l’enquête qui ont été écartés des priorités, mon Bureau restera attentif aux possibilités de préservation des éléments de preuve qui se présenteraient afin de s’acquitter de ses responsabilités en la matière et encouragera les initiatives déployées conformément au principe de complémentarité pour que les auteurs de crimes répondent de leurs actes devant la justice. Dans ma déclaration relative à la situation en Afghanistan datée du 17 août 2021, j’ai exprimé ma vive inquiétude à l’égard des allégations de crimes relevant de la compétence de la Cour qui se poursuivaient et je suis déterminé à faire usage des ressources nécessaires dont je dispose pour mener des enquêtes indépendantes et impartiales. C’est le moins que l’on puisse faire pour les victimes et les survivants en Afghanistan. Je saisis également cette occasion pour rappeler que, il y a quelques jours seulement, le 22 septembre 2021, était célébrée la Journée internationale de la paix des Nations Unies, une célébration annuelle de la paix où les pays sont invités à observer un cessez-le-feu et le recours à la non-violence. À l’heure où j’écris ces mots, des crimes continuent d’être commis par des acteurs étatiques et non étatiques à travers le monde. Mon Bureau ne ménagera pas ses efforts pour s’acquitter de son mandat en hiérarchisant les affaires selon différents facteurs, notamment la gravité et l’ampleur des crimes allégués, à la lumière des ressources à notre disposition. Nonobstant les questions de ressources, l’ensemble des parties à un conflit, quel qu’il soit, et les acteurs de ce conflit doivent prendre conscience d’un point important : au regard du Statut de Rome et du droit international coutumier, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles. Ces actes odieux et criminels doivent cesser immédiatement et faire l’objet d’enquêtes afin de défendre les principes établis il y a 75 ans à Nuremberg et de permettre à l’humanité d’assumer les responsabilités fondamentales qui sont les siennes à l’égard de ses membres. Source : Bureau du Procureur | OTPNewsDesk@icc-cpi.int